"L'effacement du sujet" du peintre Benzi Jean-Yves
« confidence n°1 »
huile sur carton 15,5 x 10,5 (6,10 x 4,13 in)
800 €
« 1914-1918 »
huile sur toile 46 x 33 (18,11 x 12,99 in)
2300 €
« visage d’Egypte »
huile sur toile 41 x 27 (16,14 x 10,62 in)
1800 €
« jeune fille sous traits »
huile sur toile 130 x 97 (51,18 x 38,18 in)
2200 €
« jeune fille sous traits »
huile sur toile 30 x 24 (11,81 x 9,44 in)
850 €
« confidence n°2 »
huile sur toile 27,5 x 22 (10,82 x 8,66 in)
900 €
« homme séparé »
huile sur toile 27 x 22 (10,62 x 8,66 in)
1600 €
« 1914-1918 »
huile sur toile 35 x 27 (13,77 x 10,62 in)
900 €
« l’absence »
huile sur toile 27 x 22 (10,62 x 8,66 in)
850 €
« homme qui marche »
huile sur toile 24 x 19 (9,44 x 7,48 in)
600 €
« confidence”
serie « effacement du sujet »
huile sur toile 37 x 25 cm (14,56 x 9,84 in)
1200 €
« L’effacement du sujet »
A propos des tableaux de Jean-Yves Benzi
La nécessité de peindre peut se transformer en attitude compulsive et c’est de ce geste de peindre, répété, assumé que peut naître la différence, la surprise, le décalage, l’instant magique, parfois.
Cette nécessité peut amener à interroger le statut de l’image, de ce qui est représenté, et c’est ce que fait Jean-Yves Benzi.
En recouvrant ses paysages, ses portraits d’un réseau de lignes obliques et perpendiculaires, colorées de façon plus ou moins contrastées, il ôte au sujet sa superbe et son aplomb. D’une certaine manière, il les assujettit, et le «a» privatif prend toute son importance.
Les voilà maltraités comme dans «Femme buvant» où le sujet disparaît presque complètement.
La densité et la violence du quadrillage détermine ce qu’il reste à voir, entre les traits, entre les barres, entre les bandes. Le sujet subit. Il est privé d’initiative et presque de vie. Il est relégué à l’arrière-plan.
L’embaumement a déjà commencé et ce n’est plus que le souvenir qui filtre au travers du réseau de bandelettes.
Le sujet s’est vu attribué «un supplément de non vie» qui propulse le tableau vers son essence: « un objet, du silence contre un mur», car, en fait, les tableau ne disent pas grand-chose; ils invitent le spectateur au dialogue avec soi-même, et c’est quand ils y parviennent qu’ils sont réussis.
Le recouvrement partiel du sujet n’est pas sans rappeler ces artistes (Klein, Malevitch,…) qui ont poussé la peinture dans ses derniers retranchements avec leurs monochromes et qui réduisent le spectateur à l’état de corps sensible percevant une couleur dans une expérience «simple» et en tout cas singulière pourvu qu’on veuille bien s’y prêter.
Les tableaux de Jean-Yves Benzi sollicitent un autre registre corporel, celui du corps en mouvement, qui se déplace, traverse l’espace, franchit ou non les obstacles pour atteindre ou non ce qui l’intéresse. C’est ainsi que l’enfant se met à marcher vers les bras qui s’ouvrent devant lui.
Si l’équivalent littéraire du monochrome serait le lettrisme comme le suggère Patrick Deramary (1), où la typographie aurait le même statut que le pigment, le parallèle avec le travail de Jean-Yves Benzi serait quelque chose de l’ordre du déchiffrage, du décodage de messages brouillés, effacés, qui impliquent un effort, une avancée dans le texte vers son sens.
Ce traitement, cette maltraitance du sujet n’est pas sans rappeler le traitement que fait Bacon du corps qu’il réduit au statut de viande, torturé dans le silence d’espaces où règne l’indifférence (cf. John Beyer (2)) mais ici, le sujet est juste mis à distance, il s’efface devant l’observateur, il s’évanouit, il lui échappe.
(En ce sens, Jean-yves Benzi est peut-être un peintre du Réel, au sens Lacanien du terme, en voulant peindre ce qui échappe et ce serait un comble qu’il y parvienne! C’est peut-être ça l’acharnement à peindre.)
Il y a comme une politesse dans ce retrait: le peintre renonce a imposer les images qui le traversent et en même temps, il impose un premier plan qui les rend presque inaccessibles mais attirent l’attention sur elles….
Pour échapper à son reflet, d’une main, Narcisse trouble l’eau de la fontaine.
(1) IKB Patrice Deramary. Qu’est-ce qu’un monochrome (internet)
(2) John Beyer. Le monde diplômatique. Juin 2004 ( Bacon, corps; sur inernet)
Jean-Charles Legros
« Celui qui croyait au ciel. Celui qui n’y croyait pas »
« La Rose et le Réséda » est un poème de Louis Aragon
huile sur toile 198 x 149 (77,95 x 58,66 in)
8500 €
« diptyque mère et fils »
huile sur toile en 2 tableaux 63 x 52 soit 63 x 104 (20,47 x 24,80 in)
5000 €
Benzi, c’est la peinture qui vient du moi profond, les couleurs, les traits, les regards de ses personnages nous interpellent dans ce que nous vivons de plus difficile: la solitude.
Benzi, est à la peinture, ce qu’Antonin Artaud a pu être au théâtre toutes déraisons gardées, un langage loin des modes, loin du temps. Un langage pictural qui nous révèle la douleur existentielle de l’homme déraciné. En effet cet artiste né à Oran, exilé depuis son plus jeune age, nous livre le regard d’un homme tourmenté, qui puise sa force dans les blessures de son histoire. La démarche de Jean-Yves BENZI, pourrait être analogue à celle d’un CHAGAL tant son désir d’amour, le transporte au frontière du mysticisme.
La chair est triste hélas …( S. Mallarmé)
Merci Monsieur BENZI de nous rappeler par vos toiles que la beauté humaine est aussi dans sa fragilité.
Jean-Claude Lahondes
« Femme couchée sous traits bleus »
huile sur toile 100 x 100 (39,37 x 39,37 in)
5000 €
« j’aimerai que ma peinture nous apprenne à voir
au-delà des apparences et au-delà des conventions »
Benzi
« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux »
Antoine de Saint-Exupéry
« femme buvant »
un homme pose cette question à un ami :
« comment fais-tu pour tant boire? »
et la réponse de l’ami fuse :
« comment fais-tu pour ne pas boire? »
acrylique sur toile 127 x 112 (50 x 44 in)
3800 €
« couple aux mains sales »
huile sur toile 97 x 130 (38,18 x 51,18 in)
3800 €
Ces traits qui peuvent être grilles ou même des « codes barres » pourraient simplement tracer notre impossibilité (ou notre refus) de communiquer, mais, sur les toiles de Benzi, comme pour une radioscopie où pour activer la bonne lecture il faut inverser le noir et le blanc, le trait n’est-il pas ici, non plus un obstacle, mais au contraire une clé qui permet de confirmer une fêlure, une fracture, que l’ensemble du tableau ne laissait pas toujours pressentir à la première lecture. Alors un climat s’installe, et à travers cette grille de confessionnal profane, les formes se dévoilent peu à peu et commencent à demis-mots à nous murmurer quelques « confidences » mais peut-être aussi quelques « vérités »… « Vérités » au sens Lacanien: vérités de son désir refoulé, ce désir refoulé qui selon l’adage « faute de mots génère des maux ». Dés lors l’artifice se referme et oblige à «fouiller»: les traits ne ferment plus mais proposent un échange. Qui est celui qui déclenche l’échange? celui qui parle ou celui qui reçoit?….
Potiron
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